Qu’est-ce que la “vitalisation” d’une archive ?

Exemple d’une technique narrative employée dans Le Clan Spinoza.
LE CLAN SPINOZA·VENDREDI 21 SEPTEMBRE 201850 lectures

Le Clan Spinoza n’est pas un travail de fiction, ni une variation imaginaire sur un personnage-philosophe. Je parle plutôt de ‘vitalisation’ : en injectant de la vie dans les témoignages tels qu’ils nous parviennent, je n’ai rien voulu faire d’autre que reconstituer la scène. Mais en même temps, il ne s’agit qu’en partie d’une ‘reconstitution’ proprement dite, car du fait d’une longue expérience de traducteur, j’ai délibérément refusé de mimer le langage de l’époque. Voilà pourquoi je parle de vitalisation : les scènes ne sont pas des fictions, elles jouissent d’une vie où rien n’est ajouté aux archives que ce qu’il faut pour y faire entrer ceux qui parlent ma langue. C’est une technique d’enquête documentaire qu’a employée Daniel Defoe dans Journal de l’année de la peste (en anglais, 1722), en utilisant les archives de la peste de 1665.

Pour donner un exemple de vitalisation, voici un extrait de l’article « Spinoza et les hérétiques de la communauté judéo-portugaise d’Amsterdam », publié par I.-S. Révah dans la Revue de l’histoire des religions, tome 154, n°2, 1958, p. 173-218. (Il est disponible en ligne à l’adresse
http://www.persee.fr/doc/rhr_0035-1423_1958_num_154_2_8855).

On pourra comparer cet extrait au chapitre intitulé « Un soir entre amis », dans Le Clan Spinoza, p. 217 – 222.

L’archive originale.

Révah écrit :
« Après les excommunications de 1656 et 1657, on perdait la trace à Amsterdam de Spinoza et Prado. Des recherches effectuées en 1955 dans les Archives de l’Inquisition espagnole nous ont permis de découvrir, tout à fait par hasard, deux documents qui nous restituent la trace cherchée.
Le 8 août 1659, Fr. Tomáš Solano y Robles; religieux augustin originaire de l’actuelle Colombie, se présente devant l’Inquisiteur de service à Madrid. Parti du Nouveau Royaume
de Grenade pour Rome- sur le navire Santiago, il fut fait prisonnier par les Anglais, près des Canaries, et emmené à Londres. De Londres, il gagna Amsterdam où, attendant un navire qui fît route vers l’Espagne, il séjourna du 18 août 1658 au 21 mars 1659. Il vient signaler à l’Inquisition une affaire qui a vivement ému les Espagnols qui résidaient à Amsterdam. Un comédien sévillan, qui n’était pas d’origine juive, Lorenzo Escudero, s’est converti au Judaïsme à Amsterdam, s’est fait circoncire et a pris le nom d’Abraham Israel, et cela malgré les objurgations de Fr. Tomás Solano y Robles et de nombreux catholiques espagnols.
C’est le cas de Lorenzo Escudero qui constituait l’objet précis de la dénonciation du religieux sud-américain. Mais, naturellement, l’Inquisiteur ne manqua pas de l’interroger sur les autres personnes originaires de la Péninsule Ibérique qui vivaient comme Juifs à Amsterdam. Or, au cours de sa déposition, Fr. Tomás Solano relate les faits suivants :
« II a également connu le Dr Prado, médecin, prénommé Juan, dont il ignore le nom juif, qui avait étudié à Alcalá, et un certain de Espinosa, dont il pense qu’il était natif d’une des villes de Hollande, car il avait étudié à Leyde et était bon philosophe. Ces deux personnes avaient professé la Loi de Moïse, et la Synagogue les avait expulsés et écartés d’elle parce qu’ils avaient abouti à l’athéisme. Et ils dirent eux-mêmes au témoin qu’ils étaient circoncis et qu’ils avaient
observé la loi des Juifs, et qu’eux-mêmes avaient changé d’opinion parce qu’il leur semblait que la dite Loi n’était pas vraie et que les âmes mouraient avec les corps et qu’il n’y avait de Dieu que philosophiquement. Et c’est pourquoi on les avait expulsés de la Synagogue, et, bien qu’ils regrettaient l’absence des aumônes qu’on leur donnait à la Synagogue et la communication avec les autres Juifs, ils étaient contents d’avoir l’erreur de l’athéisme, parce qu’ils pensaient qu’il n’y avait de Dieu que philosophiquement (comme le témoin l’a déclaré) et que les âmes mouraient avec les corps et qu’ainsi ils n’avaient pas besoin de foi. »
Invité à fournir le signalement des différentes personnes qu’il avait dénoncées, Fr. Tomáš Solano déclare, entre autres choses :
« Le Dr Juan de Prado est grand, mince, il a un gros nez, le teint brun, une chevelure noire, des yeux noirs. Il est âgé de trente ans. C’est un médecin qui a étudié à Alcalá de Henares, le témoin ne sait pas quand et dans quel but il s’en est allé à Amsterdam. Il est descendant de Juifs.
Spinoza est un homme petit, avec un beau visage, le teint clair, chevelure noire, yeux noirs. Il est âgé de vingt-quatre ans ; il n’avait pas de métier et il était Juif de naissance. »
Le 9 août 1659, c’est-à-dire le lendemain de la déposition de Fr. Tomáš, le capitaine . Miguel Pérez de Maltranilla se présente à son tour devant l’Inquisiteur madrilène. Il a séjourné à Amsterdam du mois de novembre 1658 au 14 janvier 1659 : il habitait d’ailleurs dans la même maison que Fr. Tomás Solano. Lui aussi dénonce le scandale provoqué par la conversion au Judaïsme de Lorenzo Escudero, mais les renseignements qu’il fournit sur Spinoza et Juan de Prado ne font pas entièrement double emploi avec la déposition du religieux augustin. Voici ce qu’il déclare :
« Le témoin dit qu’à Amsterdam, à la même époque, jusqu’au 14 janvier de la présente année, date à laquelle il a quitté ladite ville, il a connu. le Dr Reynoso, médecin, natif de Seville, et un certain de Spinoza dont il ignore d’où il était, et le Dr de Prado, également médecin, et un certain Pacheco, dont il a entendu dire qu’il était de Seville et qu’il y avait été confiseur : il s’occupait de chocolat et de tabac. Et [ces personnes] fréquentaient la maison de D. Joseph Guerra, un chevalier des Canaries qui vivait à Amsterdam pour soigner sa lèpre et que le témoin fréquentait également, parce qu’il était son ami et son correspondant. Et dans les occasions où il les vit là pendant l’espace de deux mois, et elles durent être nombreuses, car ils fréquentaient très ordinairement ladite maison, pour soigner le dit D. Joseph Guerra et pour passer le temps, respectivement il a entendu dire audit Dr Reynoso et audit Pacheco qu’ils étaient Juifs et qu’ils en professaient la Loi, et bien que parfois on voulût leur donner du lard ils n’en voulaient pas ; audit Dr Prado et à Spinoza il a entendu dire souvent qu’ils avaient été Juifs et en avaient professé la Loi, et qu’il s’en étaient écartés parce qu’elle n’était pas bonne et qu’elle était fausse et c’est pourquoi on les avait excommuniés, et qu’ils recherchaient quelle était la meilleure loi pour la professer, et à ce témoin il a semblé qu’ils n’en professaient aucune… »
Le capitaine Miguel Pérez de Maltranilla fournit, lui aussi, le signalement et quelques renseignements complémentaires sur nos deux hétérodoxes :
« Le Dr Prado est grand, il a le visage mince, la chevelure et la barbe noires; il est âgé de cinquante ans et le témoin pense qu’il est de Cordoue et qu’il y a vécu, car il a entendu le fils de Prado dire que s’il pouvait revenir à Cordoue, il y serait encore bien reçu… Spinoza est un jeune homme au corps bien fait, mince, il a une longue chevelure noire, une petite moustache de la même couleur, un beau visage ; il est âgé de trente-trois ans. Quant à ce qui lui a été demandé, le témoin sait seulement qu’il a entendu Spinoza lui dire qu’il n’avait jamais vu l’Espagne et qu’il avait envie de la voir. »
On exagérerait en affirmant que les déclarations de Fr. Tomás Solano et du capitaine Maltranilla satisfont entièrement notre curiosité, mais elles nous apportent des éléments extrêmement intéressants. »

La vitalisation.
Lorsqu’on parle de ma « liberté de romancier » et qu’on observe la manière dont cette archive est traité, on voit bien que ma marge de manœuvre est nulle du point de vue des faits. Les informations que j’ai ajoutées (par exemple le fait qu’ils habitaient dans la même pension pour catholiques et que cette pension abritait une église) je le tiens d’autres sources que je n’ai pas sous la main. Autrement dit, mon effort n’a pas été de donner vie à la scène (comme un romancier le ferait, pour le plaisir de rendre la scène agréable et vivante) ; mon but a été de faire apparaître dans la scène ce qui m’importe à moi en tant qu’historien de la philosophie : à savoir que les témoignages de ces deux hommes, cités avec un grand sérieux par mes collègues universitaires, rapportent des propos tenus entre amis. Ce que je mets en scène n’est pas la vie en général, mais plusieurs points précis :
– l’assemblée est constituée de toutes les religions, y compris des juifs sans histoires, des bannis du judaïsme, et même des catholiques espagnols : trois groupes que l’histoire « classique » présente comme incompatibles, alors que les sources nous montrent le contraire !
– cette source ne permet pas d’élaborer exagérément des théories sur la pensée de Spinoza, puisqu’on manque de sérieux quand on prend au sérieux une situation de parole aussi triviale.
– le moine est moins intelligent et plus enclin à appliquer des catégories prédéfinies que le militaire, et ni l’un ni l’autre ne font aucune citation que l’on puisse exclusivement rapporter à Spinoza.

Voici le chapitre du Clan Spinoza : « Un soir entre amis. »

– Etonnant, vraiment ! s’émerveille un militaire espagnol qui marche à reculons dans une rue d’Amsterdam. Reculez, frère Tomás, insiste-t-il, reculez et dites-moi si vous devinez une chapelle catholique là-dedans ? Ah, ah ! Tenez, derrière cette fenêtre c’est notre chambre. Hé, mais ! Juste au-dessus de l’autel ? N’y aurait-il pas là une inconvenance ? On soumettra le cas à l’Irlandais qui nous a fait la messe…
Le moine qu’il tire par la manche se force à sourire. Frère Tomás regrette d’avoir accepté l’invitation de son voisin de chambrée. Que lui importe de goûter, comme il dit, le salon de ce chevalier des Canaries, dont le capitaine a été le correspondant aux Antilles ? Mais le militaire ne lui lâche pas le bras, et frère Tomás, bon an mal an, se laisse entraîner le long du canal.
Don Joseph Guerra y Ayala, riche gentilhomme installé à Amsterdam pour y soigner sa lèpre, les accueille chez lui par deux verres de Porto. Au salon, il leur présente tour à tour le docteur Miguel Reynoso, le confiseur Samuel Pacheco, l’ancien marchand Bento de Spinoza, ainsi que le docteur Juan de Prado accompagné de son fils David.
– Voici le brave dont je vous parlais, virevolte don Guerra, le capitaine Miguel Pérez de Maltranilla. Capitaine, voudrez-vous dire à ces messieurs l’histoire de votre duel à Bruges ?
– Permettez, esquive le militaire, que je vous présente d’abord l’un de mes compagnons d’infortune, le frère Tomás Solano y Robles. Les Anglais ont retenu ce saint homme prisonnier à Londres pendant deux mois, après avoir eu l’impudence de capturer le navire où il se trouvait.
L’allusion à la piraterie anglaise gagne l’assemblée à la faveur du moine.
– Soyez le bienvenu parmi nous, lance poliment David Prado.
– Votre visage m’est familier, sirote Pacheco en observant attentivement Tomás. Est-ce que j’ai pu vous voir quelque part ?
– Ce n’est point impossible, rougit le frère… Je… Je me rends régulièrement à la synagogue.
– Ah c’est donc ça, c’est vous ! C’est vous qui vouliez empêcher Lorenzo Escudero de devenir juif, n’est-ce pas ? Diable, mais vous êtes presque aussi célèbre que lui, maintenant ! Savez-vous la fin de l’histoire ?
– Oui, monsieur.
– Nos rabbins, raconte Pacheco à la cantonnade, n’ont pas voulu circoncire Escudero parce qu’ils n’ont pas trouvé de marrane dans sa famille. C’est pas hilarant ? Des Juifs qui rejouent la ‘pureté de sang’ à l’envers ? Cons comme des Espagnols !
– C’est cocasse, monsieur, mais ce n’est pas la fin de l’histoire. M. Escudero a été bel et bien été circoncis.
– Comment ?!
– Par un rabbin d’origine polonaise. Au mois de novembre.
Pacheco part dans un tel rire qu’il en devient un rugissement.
– Alors c’est donc vrai, s’étonne le capitaine Maltranilla en prenant une chaise, que de nombreux Chrétiens veulent se convertir au judaïsme ? Les marchands de La Haye m’ont dit qu’ils doivent en refuser des régiments entiers.
– Mais non, mais non, tempère Pacheco en reprenant son souffle. Le problème n’est pas le nombre. Les rabbins n’aiment pas convertir les Chrétiens de souche, voilà tout.
– Chrétiens de souche, ça n’a aucun sens, grogne Prado le nez dans son verre.
– Tu as peut-être raison, Juan, concède Reynoso, mais je vais te dire une chose. Quand je suis arrivé à Amsterdam, j’ai vu l’honorable rabbi Menasseh, paix à son âme, qui accostait un couple à peine débarqué du bateau. Les malheureux n’avaient pas encore de maison qu’il leur parlait de judaïsme ! En suite de quoi, ils ont appelé les gardes et ils ont porté plainte devant la couronne d’Espagne. Voilà la différence, mon cher. Un Catholique de souche n’a rien de spécial dans le sang, mais il te dénonce à l’Inquisition ; ça fait je crois une bonne définition. Qu’en dites-vous, l’abbé ?
– Je suis moine de la règle de saint Augustin, rougit de nouveau frère Tomás. Pas abbé.
– Ce que tu racontes est passé de mode, observe Spinoza. Le Mahamad a énoncé une ordonnance il y a déjà longtemps contre le prosélytisme des rabbins.
– De toute façon, tranche Prado, ils ont refusé Escudero parce qu’un comédien aussi célèbre qui se convertit, ça va faire des vagues depuis la Méditerranée jusqu’à la Baltique.
– Pardonnez ma question, messieurs, mais… Quel avantage peut-on trouver dans le judaïsme ? lance Maltranilla d’un air ingénu.
Les convives se regardent les uns les autres d’un air mi-amusé, mi-contraint.
– Capitaine, clappe des mains le docteur Reynoso, votre question témoigne d’une noble franchise. Aussi vais-je vous répondre sans détour. On vous dira qu’il y a plus de mystères dans le judaïsme. Je le confirme. Depuis que je suis entré dans notre sainte Communauté, je crois pouvoir me vanter que personne n’a jamais formulé un seul reproche contre moi. Mais il y a tellement de règles que je ne sais où j’en suis. ‘Si seulement j’étais aussi bon juif que j’étais bon chrétien en Espagne !’
Il fait une pause, puis tend deux doigts vers Prado et Spinoza.
– Et je ne vous parle pas de ces zigotos-là. Ils sont infréquentables, mais pour notre malheur… Ils sont irrésistibles !
L’hilarité générale pique l’intérêt du capitaine. Sans fausse gêne, Prado et Spinoza lui confirment aussitôt ‘qu’ils ont été juifs et en ont professé la Loi, et qu’ils s’en sont écartés (…), et qu’ils recherchent quelle est la meilleure [religion] pour la professer.’
Aux yeux de Maltranilla, ces apatrides du royaume des Cieux sont plus déconcertants que les bipèdes à plumes des terres exotiques. Peut-on renier sa religion et rester ainsi en suspens, méconnaissable aux hommes comme à Dieu ? En réponse, les bannis lui assurent ‘qu’ils n’ont pas besoin de la foi’. Frère Tomás en tombe de sa chaise.
– Mais enfin ! Comment pouvez-vous vivre ?
– Pas facile… concède Prado. Ma famille souffrait moins grâce aux aides… Mais de nos jours on crache sur le savoir, alors je ne vais pas vendre mon âme pour une poignée de tourbe.
– Et vous, jeune homme, avez-vous un métier ?
– No-on, moi je… je suis philosophe. Donc… non.
Le capitaine ramène l’entretien sur Dieu, les Livres sacrés, les Commandements. Toujours très volubile, Juan de Prado souffle à son gré la perplexité ou l’hilarité parmi ses auditeurs, soutenant au passage que l’âme meurt avec le corps et que Moïse n’a pas écrit le Pentateuque. Maltranilla est assez connaisseur pour prendre goût à la conversation. Tout au long de son séjour à Amsterdam, il ne cessera de revenir chez Don Guerra.
La nuit est bien avancée lorsque le militaire et le moine passent leurs manteaux. Frère Tomás couve son compagnon d’un œil inquiet.
– Qu’en pensez-vous, capitaine ? Ces renégats n’ont-ils…
– Ah, écoutez, frère Tomás. Ils ont dit ‘qu’ils s’étaient écartés de la loi de Moïse parce qu’ils ne la trouvaient ni vraie, ni bonne’. Vous n’allez pas leur donner tort ? Ou comptez-vous vous faire circoncire ?
– Sans doute, ce Spinoza est bon philosophe… Mais capitaine, ils disent ‘qu’il n’y a de Dieu que philosophiquement ! Et que les âmes meurent avec les corps !’ Souvenez-vous que l’insensé a dit en son cœur : il n’est point de Dieu.
– Psaume 14, verset 1. Mais ce n’est pas ce qu’ils ont dit. J’ai trouvé ce docteur Prado d’une intelligence aiguisée.
– On voit qu’ils sont ‘contents d’avoir l’erreur d’athéisme’. Croyez-moi, capitaine, là où il y a deux médecins, il y a trois athées…
– Vous inversez le proverbe, frère Tomás. Trois, et puis deux. Sinon ça ne veut rien dire. Attention à la marche. Tenez, prenez mon bras. Manquerait plus que vous vous cassiez une jambe.
Quelques mois plus tard, le 14 janvier 1659, le capitaine Maltranilla trouve le moyen de quitter Amsterdam. Frère Tomás en fait autant le 25 mars. A leur retour dans leur patrie, les deux hommes découvriront que la conversion du comédien Lorenzo Escudero au judaïsme a bel et bien créé un scandale européen. Effrayé d’avoir été mêlé à une affaire aussi grave, frère Tomás courra à toutes jambes dans les locaux de l’Inquisition pour témoigner de ses efforts en Hollande. Il livrera tant de noms et de détails que Maltranilla sera convoqué à son tour et devra, lui aussi, raconter ses soirées dans les salons d’Amsterdam.